Jambes Fauteuil Roulant
J’avais
commencé à démêler les premiers tours de ma pelote de laine.
Seulement
les premiers tours !!!!
Le
reste de la pelote s’emmêlait de plus en plus, je tirais sur un fil je me
retrouvais avec un nœud énorme à défaire, mais j’ai toujours eu beaucoup de
patience pour démêler les noeuds dans la laine.
J’avais
moins de douleurs mais je voyais bien que mon corps continuait sa
dégradation, une auto destruction lente et imprévisible.
Ma
mauvaise copine la fibro n’appréciait pas de perdre des rounds de ce combat.
Sournoisement comme toujours, elle me jouait des tours à sa façon pour me
mettre à nouveau au tapis.
Après
chaque opération chirurgicale, j’avais toujours eu d’énormes difficultés à
remarcher, la dernière opération m‘avait bloquée durant plus de deux mois.
Plusieurs
fois par an, j’avais d’énormes difficultés pour marcher ou lever mes bras, les
crises étaient de plus en plus longues et aucun traitement ne les stoppait; il
fallait que j’attende que la crise passe.
J’ai
tout essayé pour arrêter ces crises très douloureuses et handicapantes, Le
médecin me faisait des infiltrations de produits dans les sciatiques ou les
nerfs. Il faut être masochiste pour endurer cela, mais quand je souffrais
martyre, j’étais prête à tout endurer pour que cela se stoppe.
Le
kiné, l’acupuncteur, le magnétiseur tout le monde essayait de faire stopper la
crise, mais sans aucune amélioration. Mes jambes ou mes bras refusaient de bouger
d’un centimètre sans des douleurs inhumaines et des déchirures.
Une
année, au point gâchette de l’épaule droite, j’ai vu sortir une inflammation de
la taille d’un demi œuf, rien n’a pu calmer la crise, j’ai du attendre un mois
sans bouger mon bras, ne pas m’habiller, ne pas me laver,ne pas me coiffer, attendre
que cela passe. A chaque petit mouvement que je tentais j’avais l’impression
que l’on m’arrachait le bras.
Pour
mes jambes ou mes genoux c’était pareil, j’appréhendais qu’une crise se
présente et je ne pouvais jamais prévoir quand elle arriverait.
J’essayais
de faire tout mon possible pour ne pas réveiller une crise, mais je ne savais
pas ce qui réveillait ce genre de crise.
Le
25.08.2005, date que je n’oublierai jamais, vu les conséquences que cela a engendrées sur mon futur, ma petite
fille s’est blessée accidentellement.
J’étais
seule ou presque, elle avait une entaille très profonde au front, le sang
giclait et elle hurlait.
Je
n’ai écouté que mon coeur et mon amour, je l’ai prise dans mes bras et une amie
nous a conduite à l’hôpital.
Un
dicton dit que l’amour donne des ailes, c’est la vérité.
Depuis
plusieurs années je marchais difficilement avec une béquille et soulever 2kgs
m’était impossible.
Pour
la porter je ne pouvais utiliser ma béquille et en plus j’ai attendu debout à
l’hôpital, entendant ma petite fille hurler lors des points de sutures, car
elle avait très peur et il ne lui avait pas assez endormi son front.
A
la fin de l’intervention, j’ai même dit au chirurgien qu’il était inhumain, car
c’était une enfant en bas âge et qu’il aurait pu la soulager plus fort s’il l’avait
voulu.
Cette
nuit là, j’ai été réveillé par de violentes douleurs dans les jambes et les
hanches, je ne pouvais plus du tout marcher. Les tendons de ma jambe gauche se
sont contractés d’un seul coup et j’ai perdu
Comme
d’habitude aucun traitement n’a stoppé cette crise, je ne pouvais même plus me
tenir debout sur mes jambes, la totalité de mon corps se mettait à trembler.
J’avais les genoux et les hanches comme dans des étaux, tout était enflammé à
outrance.
Le
médecin a cru que la crise passerait et qu’il fallait patienter.
J’ai
attendu, j’ai patienté et j’ai beaucoup lu car j’étais confiné dans une pièce à
longueur de journée et de mois.
En Décembre, j’ai eu en location un fauteuil roulant pour une durée de 6 mois. Je ne pouvais toujours pas marcher et mes bras refusaient de manœuvrer ce fauteuil, cela me déclenchait des douleurs intenables et me coupait la respiration. Les démarches ont donc été entreprises pour me faire obtenir un fauteuil roulant électrique, je l’ai obtenu plus d’un an et demi après.
Si
je n’avais pas eu la volonté de m’en sortir, ce genre d’handicap vous achève
complètement.
Moi
qui étais hyperactive et très indépendante, j’étais à la merci d’une bonne
volonté familiale pour tous les gestes courants de la vie.
Il
faut en passer par là pour découvrir le nombre de pas et de gestes effectués
dans une journée.
De
ma vie je n’ai jamais dit autant « s’il te plait et merci ».
Demander
que quelqu’un vous aide pour se laver, pour aller chercher une bouteille d’eau,
pour vous faire à manger, faire le lit, ouvrir les rideaux ou la fenêtre,
etc…………….
avec
une maison pas adaptée du tout à ce genre d’handicap.
Le
médecin m’a fait passer différents examens mais comme d’habitude, ils ne
trouvaient rien.
La
seule chose découverte se situait au niveau du cou, j’avais une double hernie
discale qui compressait les nerfs de mes bras.
En
juin 2006, les médecins qui me suivaient m’avaient clairement dit que je ne remarchais
plus jamais et qu’il fallait que je me fasse une raison.
Ma
fibromyalgie s’était aggravée et avait atteint le système locomoteur.
J’étais
découragée mais je ne me suis jamais avouée vaincu.
Les
mois qui ont suivis ont récompensé cette volonté et cet acharnement à vouloir
guérir.
J’ai prouvé aux médecins qu’ils m’avaient condamnée trop vite.
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